Hanami

Hanami - "TAIZAN-FUKUN" - tirage numérique - 60 x 90 cm - 2012

Série de 19 compositions photographiques.
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En mars 2011, je m’apprêtais à visiter le Japon et à fêter le « hanami », 花見 littéralement « regarder les fleurs », qui est la coutume traditionnelle japonaise d’apprécier la beauté des fleurs, principalement des fleurs de cerisiers. De nos jours, cette coutume japonaise se résume souvent à aller simplement pique-niquer, en famille ou entre amis, sous les cerisiers en fleurs. Mais le 11 mars 2011, la terre a tremblé au Japon, la mer s’est soulevée et des milliers d’âmes s’en sont allées. Le voyage a été annulé.

Chaque jour, les nouvelles qui me parvenaient de cette partie du monde étaient catastrophiques. Mais mon projet me tenait à cœur. Après quelques recherches, j’ai trouvé non loin de chez moi des cerisiers japonais. J’ai donc embarqué mon appareil de photo, direction l’Arboretum national du Vallon de l’Aubonne, et j’ai démarré mon projet sous le soleil vaudois.

Cela faisait déjà plusieurs années que je lisais des haïkus, ces courts poèmes japonais, avec l’envie de relier cette forme particulière de poésie avec un travail visuel. De par sa structure très brève – 17 syllabes réparties en trois vers de 5, 7, et 5 syllabes – le haïku forme une seule ligne en japonais et se lit en une seule respiration. En ce sens, la photographie ressemble au haïku : tous deux condensent la réalité en un seul et unique instant. Le haïku évoque principalement le lien de l’homme avec l’univers et la nature. Il révèle dans le même temps l’éphémère et l’éternité. Il ne décrit pas les choses mais suggère un état intérieur. Il transcrit une perception non verbale du monde et suscite la réflexion. Il est comme « une fleur de sens ».

En retravaillant les photographies par des superpositions d’images, en les entremêlant, en jouant avec la luminosité et les transparences, j’ai cherché à créer une ambivalence, une ambiguïté, une sorte d’interpénétration des perceptions, où les formes et les couleurs peuvent se chevaucher et se compléter dans un chatoiement polychrome, tendant parfois à l’abstraction. Mon but était de faire émerger une nouvelle image où coexisteraient plusieurs sens. Ainsi chacun peut y trouver sa propre image, en puisant dans ses sentiments.

Par les photographies que je traitais et les haïkus que je lisais et relisais quotidiennement, je restais connectée au Japon. Au fil des jours, jamais je n’ai cessé de penser aux victimes et aux survivants de cette catastrophe. Devant l’écran de mon ordinateur, la radio allumée, impossible de ne pas entendre le décompte des morts et des disparus. Je sais qu’ils ont laissé leur empreinte dans mon travail. L’exposition et le livre qui l’accompagne leur est dédié.


Tirages numériques
en 10 exemplaires sur papier prestige pur coton velouté FineArt (Museo Portfolio Rag 300gr.).
Chaque photographie est signée et numérotée au dos.
Un certificat d’impression daté et signé est livré avec chaque tirage.
Les photographies sont collées sur une plaque en aluminium de 1,2 mm d’épaisseur, franc-bord, avec un support au dos pour l’accrochage.